Ces corps de vingt ans,
fleuris de coquelicots qui soudain se figeaient en un crêpe de victoire défunte,
Visages angéliques que la cause a condamnés en d’immondes secrets
.
…La mère s’agenouilla prés du bouquet de coquelicots,
Ôtant les pétales flétris, qui jaillissaient aussitôt sous la lune indifférente.

Ou sont les violeurs de moisson
Et les marchands de canons ?
Ou sont les moissonneurs devenus coquelicots
Et les poètes montant a l’échafaud ?

Toi mère a genoux , qui trouva dans ce champ de coquelicots le bouquet perdu,
Toi qui imploras le soleil que la moisson couronna la saison.
Toi qui convias ton Cherubin au sentier de forêts, de fougères et de châtaigniers.
Toi qui vis le fruit de tes entrailles grandir rire et pleurer,
Toi qui vois aujourd’hui déposer la croix du Héros,
Sur la fleur déjà fanée
.
Ecoute la voix du bourreau qui t’appelle

Je vous en prie------Allez Mère

Sur la tombe de l’Epoux tombé à la dernière,
Avant que le cimetière ne se déchaîne ,
Et que le blé n’enfante des coquelicots.

Soudain la terre trembla------
Dans un immense sanglot
La Mère implora le pardon du bourreau

Qui en fît aussitôt--- Un bouquet de coquelicots

Lb